La Semelog ouvrira ses portes cet été. Cette unité de lavage mutualisée, dont le Syrec est actionnaire, est une innovation majeure. Rencontre avec son Directeur général Gilbert Branchet.

Qu’est-ce que la SEMELOG ?

La Semelog est tout d’abord une société d’économie mixte créée à l’initiative de collectivités territoriales et cuisines centrales intercommunales publiques localisées dans les départements du 93, du 92 et du 94.

Cette structure a pour objectif de mettre en place une unité industrielle de lavage de contenants alimentaires réemployables. Cette entité mutualisée fournira aux cuisines centrales les contenants en inox nécessaires à la préparation et au conditionnement des denrées alimentaires transportées vers les offices de restauration puis elle assurera le lavage des contenants lui revenant sales après utilisation.

La Semelog permettra, ainsi, aux cuisines centrales de basculer vers une économie circulaire centrée sur le contenant réemployable et venant en substitution des barquettes en plastique à usage unique.

D’où vient cette idée ?

Le besoin de créer la Semelog est issu d’un contexte règlementaire et d’un constat opérationnel.

Contexte règlementaire d’une part car les lois AGEC et EGalim fixent des objectifs clairs pour supprimer l’utilisation du plastique à usage unique dans la restauration collective. Les cuisines centrales doivent, dès lors, mettre en place une stratégie pour assurer cette mutation de leurs services tant pour les publics scolaires de la crèche au lycée, tant pour les publics bénéficiant du portage à domicile notamment les aînés et les plus fragiles.

Constat opérationnel d’autre part car les cuisines centrales ont vite fait la démonstration qu’elles n’avaient ni les espaces ni les ressources pour accueillir des process de lavage en plus de leur activité principale qu’est la restauration, ni la possibilité de stocker notamment durant les vacances scolaires des contenants réemployables en grand nombre.

Face à ces deux points clés, les acteurs publics de la restauration précités et épaulés par la Caisse des Dépôts, ont décidé de s’associer sur le long terme pour mettre en place cette entité innovante. La suite a été de trouver à Villeneuve-la-Garenne l’emplacement idoine pour réaliser cette unité.

En quoi la Semelog porte-t-elle des aspects d’innovation ?

La Semelog se distingue sur quatre aspects innovants clés : la performance de lavage, le contrôle qualitatif systématique par vision industrielle, le pilotage de manière conjointe de l’excellence opérationnelle et de la boucle de réemploi des matériels, la prévention des troubles musculo-squelettiques tant au sein de l’unité de lavage qu’au sein des cuisines centrales ou des offices de restauration.

Performance de lavage tout d’abord car, grâce à des tunnels de lavage haute pression (jusqu’à 10 bar) de plus de 20m de long, il sera possible en quelques secondes de laver et sécher des contenants revenus sales après 3 à 5 jours, et cela sans opération de prélavage ni dans les cantines, ni dans les cuisines centrales. La multiplicité des tunnels de lavage dont disposera la Semelog permettra de spécifier chacun au lavage d’un seul type de matériels réemployables (contenants, couvercles, caisses de transport, socles rouleurs de manutention) tout en s’assurant de la pleine efficacité du process et en minimisant les consommations d’eau, d’électricité et de produits lessiviels.

En sortie de tunnels de lavage, un contrôle systématique par vision industrielle aidée par de l’intelligence artificielle, permettra de vérifier que chaque matériel lavé valide trois points majeurs :

– L’absence de gouttes d’eau propice au développement bactérien ;

-L’absence de résidus solides ou traces de liquides ;

-L’absence de déformation physique des matériels.

Grâce à cette vigie technologique complétée de prélèvements laboratoires, nous veillons à garantir les mêmes attendus sanitaires par rapport à l’utilisation de plastique à usage unique.

Une supervision informatique globale est également prévue pour piloter le fonctionnement de l’usine, elle-même reliée à différents capteurs (cadence, température, hygrométrie), et pour optimiser les rotations des matériels réemployables, grâce aux lecteurs optiques présents à la Semelog, dans les établissements de préparation ou de service de restauration, sans oublier les chauffeurs.

Cette connectivité augmentée permettra de s’assurer de la traçabilité des matériels, de l’effectivité de la boucle de réemploi de ces derniers et du respect des cadences très importantes : la Semelog va ainsi pouvoir laver plus de 130.000 pièces par jour.

Par ailleurs, l’organisation du process a été pensée sur mesure pour associer de manière innovante l’emploi de robots et d’automatisations pour diminuer au maximum le nombre de manipulations humaines et la suppression du port de charges lourdes. L’ensemble des matériels réemployables a enfin été créés en pensant à l’ergonomie et à leurs poids allégés tout en préservant leurs caractéristiques physiques. Ces différentes attentions visent en définitive à prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS) pour la totalité de la boucle d’utilisation des matériels.

Comment voyez-vous la collaboration Syrec-Semelog demain ?

Le Syrec, actionnaire historique et pionnier de la Semelog, sera tout d’abord la première cuisine centrale qui bénéficiera des services de l’unité de lavage mutualisée pour la rentrée scolaire 2025/2026. Sa proximité géographique avec la Semelog en fait un partenaire clé notamment pour procéder aux adaptations nécessaires lors du démarrage mais aussi par la suite puisque nous sommes liés via un marché de prestations pendant 15 ans. D’ici là, je ne doute pas que nous aurons encore l’occasion d’innover ensemble pour renforcer la prise en compte de la planète, des acteurs bénéficiaires et des personnels.

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